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Dans l’idéal, un spécialiste des relations publiques devrait être au plus proche de la direction d’une entreprise. La raison : avoir une connaissance approfondie des enjeux de l’institution pour être en phase avec elle s’agissant de sa communication. Cela n’est malheureusement pas toujours le cas. De manière sporadique, on fait appel au département communication en cas de crise ou dans le cadre de grands projets, sans pour autant lui donner une vue d’ensemble de la situation, pourtant si nécessaire. Être “au cœur du réacteur” demeure donc un privilège. Il est souvent octroyé aux consultants d’une agence RP. Quoi de plus normal : nous sommes rémunérés pour donner des conseils dans un laps de temps plutôt court. Leur qualité dépend fortement des informations dont nous disposons. Pour les autres, c’est-à-dire celles et ceux pleinement intégrés au sein d’une entreprise, l’isolement est parfois de mise. Pour avoir vécu cette situation moi-même en tant qu’employé de différentes institutions, il m’est arrivé d’avoir l’impression de naviguer à vue. Aller au-delà des mesures traditionnelles Nous devons malgré tout arriver à bon port et nous acquitter de notre mission. Pour ce faire, nous avons tendance à fabriquer notre propre boussole : les objectifs de communication. Ceux-ci sont la plupart du temps en lien avec la notoriété. Pourquoi? Car c’est ce que la direction souhaite. Du moins, c’est ce que nous supposons. Car “faire de la notoriété pour la notoriété” n’a jamais été suffisant. Le “salut” de la communication passe, notamment, par un dépassement des mesures traditionnelles en matière de relations publiques. Pour y parvenir, définir notre rôle revêt une importance capitale. D’une manière générale, nous agissons en premier lieu comme une caisse de résonance. Dans certains cas, par exemple, nous démultiplions les efforts de vente de l’équipe marketing par le biais d’une stratégie de relations médias complémentaire ou la mise en lumière du plan d’action RSE de l’entreprise. En somme, nous contribuons, sur la base d’un existant sublimé par nos soins, à ce que les leviers du succès s’actionnent de manière optimale. Tirer le meilleur du “réel” d’une entreprise demande un dialogue constant avec ses dirigeants. Pour cela, il faudra parler leur langue et se placer, en fin de compte, au niveau de leurs préoccupations. Il s’agira de se demander comment la communication peut aider un décideur à atteindre ses buts. Les objectifs corporate d’une entreprise devraient donc être le point d’ancrage de toute stratégie de communication. Les relations publiques ne sont pas une fin en soi Si l’objectif principal est de générer plus de revenus, travaillez avec le responsable des ventes pour déterminer exactement ce dont l’entreprise a besoin pour augmenter le nombre de prospects ou réduire les points de friction. Vous constaterez probablement que les mentions, le volume et la couverture globale sont loin d’être aussi importants que l’obtention d’articles faisant appel de manière efficace aux émotions de vos clients potentiels. Autre exemple : si votre entreprise tente d’obtenir sa prochaine levée de fonds, travaillez avec son directeur financier pour déterminer ce qui la rend la plus attrayante pour des investisseurs potentiels. S’agit-il de sa clientèle, de sa technologie ou d’autre chose ? Une fois ces objectifs définis, il sera plus aisé de mettre en place une stratégie RP en adéquation avec les enjeux de votre entreprise. Il faut garder à l’esprit que les relations avec les médias – et les relations publiques en général – sont un moyen et non une fin en soi. Pour en extraire la substantifique moëlle, nous devons nous aligner intentionnellement sur quelque chose de plus grand. En résumé: “thinking outside the PR box”.